Le fonds documentaire du CCNO

La conviction qui nous anime en prenant aujourd’hui la parole, c’est que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public, seule voie pour retisser un lien de confiance entre le savoir et les citoyens, lui-même indispensable à la survie de nos démocraties. La stratégie de l’omerta n’est pas la bonne. Notre conviction est au contraire que le sort de la démocratie dépendra très largement des forces de résistance du monde savant et de sa capacité à se faire entendre dans les débats politiques cruciaux qui vont devoir se mener, dans les mois et les années qui viennent, autour de la santé et de l’avenir du vivant.

La place et le rôle des femmes dans l'art et dans le spectacle vivant, entre 1912 et 2012, aux lisières de la performance et de la danse.
A l'heure des re-enactements et autres remakes des performances historiques, il semblait important de s'interroger sur la place des femmes dans les avant-gardes des années 1910-1970. Quel regard portons-nous, aujourd'hui, sur les pionnières qui ont profondément modifié la danse et la performance, en Europe et aux Etats-Unis ? Réunis pour la première fois, des historiens, des philosophes, des danseurs et deux chorégraphes ont accepté de faire le point sur leurs recherches. Par-delà les catégories artistiques (danse, performance, action, pantomime, théâtre, music-hall...) et les clivages (théorie / pratique ; forme / fond), ce livre est une invitation à partager leurs questionnements sur le spectacle vivant « au féminin », ses archives et ses références.
Femmes, attitudes performatives rassemble dix contributions, une « interview performative » de La Ribot et un entretien sur La Part du rite de Latifa Laâbissi et Isabelle Launay.

Etudes théâtrales et chorégraphiques 1996/1997 sous la co-direction de Hubert Godard et Jean-Marie Pradier
«Après des années passées, aux titres multiples de praticienne, de spectatrice, d’aide à la promotion, d’organisatrice ou chargée de programmation, à criculer dans le milieu de la danse contemporaine, après avoir vu des étapes franchies qui ne faisaient pas avancer, j’ai finalement eu l’impression que nous étions quelques uns, téméraires, à nous être attelés à quelques chose comme vider l’océan avec une cullère. «Nous»? : les quelques convaincus qui nous débattons depuis tout ce temps pour offrir aux danseurs qui nous sont contemporains et créent pour notre époque, des possibilités pour présenter leurs travaux, dès le début de leur démarche.

J’observais l’étendue sèche de l’ancien terrain de sport de Pantin où devait se dérouler la recherche chorégraphique. Je codirigeais à ce moment-là Les Laboratoires d’Aubervilliers et nous avions décidé d’accompagner le projet de Léa Bosshard et Rémy Héritier au titre claquant et pragmatique, L’usage du terrain, dont nous conaisions le protocole mais pas les formes qui allaient en découler. Je me tenais en repérage près d’eux, au milieu des mauvaises herbes et des bouteilles vides éparses, des résidus de tracés au sol qui affleuraient ponctuellement et de l’immense filet qui enveloppait le mur de briques de la piscine adjacente. Incertainement plantée là, au beau milieu du délaissé urbain, je me demandais ce que les artistes pourraient bien en faire.